Questions(s) de caractère: le destin de l'éthologie millienne chez les psychologues français fin-de-siècle.
Vincent Guillin  1@  
1 : UQAM - Philosophie /CIRST  -  Website

Au tournant du siècle, et après une première réception marquée par l'écho que lui avait donné Ribot, le projet éthologique de J. S. Mill - celui d'une science des lois de la formation du caractère - va continuer à faire l'objet d'une appropriation paradoxale dans le contexte intellectuel français. Le programme millien a en effet été alors repris et développé par des psychologues et des philosophes, notamment Paulin Malapert, Frédéric Paulhan et Alfred Fouillée, qui, dans le cadre du débat sur les parts respectives de la nature et de la culture dans la détermination des aptitudes mentales humaines, insistaient sur les supposées origines biologiques du caractère, une position incompatible avec l' "artificialisme" psychologique de Mill et sa croyance en la "pliabilité" de la nature humaine. Dans ma présentation, je tenterai de clarifier - pour reprendre une métaphore éthologique - les circonstances qui ont donné au projet éthologique millien cette orientation radicalement non-millienne, en m'intéressant particulièrement aux présupposés métaphysiques qui la justifient.


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